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N°3= Requiem for a Dream (Darren Aronofsky)

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PL

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Requiem for a Dream

Réalisé par Darren Aronofsky
Écrit par Hubert Selby Jr. et Darren Aronofsky
Avec Jennifer Connelly, Jared Leto et Ellen Burstyn






Comment caractériser le deuxième long-métrage de ce surprenant réalisateur qu'est Darren Aronofsky, tant l'étiquette communément adoptée « drame » brille d'inadéquation ou d'imprécision ? Film à priori porté sur l'addiction aux drogues, à la nourriture ou encore à la télévision, Requiem for a Dream suit trois junkies et la mère de l'un d'eux dans ce qui deviendra leur déchéance absolue. Film choc dans la forme et dans le fond, certes polémique mais assurément incontournable.

La raison tient essentiellement dans sa forme, quoique le fond n'est pas en reste non plus. Mais comment réagir à l'égard d'une mise en scène qui brise le traditionalisme de la réalisation et en expose insolemment les miettes à travers des procédés aussi perturbants que la SnorriCam ? Cette caméra étant solidement fixée à l'acteur lui-même, le mouvement ne vient plus des corps dans l'image, mais plutôt de tout ce qui les entoure. Fracas total des relations de l'individu à son entourage à travers un effet qui peut tout aussi bien se revendiquer comme étant purement affectif et viscéral – les deux cas étant aussi probables que réussis.

En parlant d'affectif, Requiem for a Dream flirterait presque avec l'affect simpliste, tant ce montage de clip vidéo, rapide et répétitif, sur l'iris qui se dilate, ou bien ces vues en fisheye où tout nous paraît visuellement difforme, appuient bien sur le fait que la drogue est consommée et que c'est toute la perception de l'environnement qui en est bouleversée. Le summum de la bouffonnerie est d'ailleurs vraiment frôlé avec un réfrigérateur vivant et carnivore ! Mais bien que l'histoire de Requiem for a Dream ait déjà été abordée avant la décision d'Aronofsky d'adapter l'oeuvre originale, le sujet du film résiderait peut-être ailleurs, tout du moins en partie.

A vrai dire, la première séquence pourrait en être la métaphore. Dans une image divisée en deux par la magie du split screen, le fils et sa mère se confrontent pour la énième fois : lui, enlevant le téléviseur auquel elle tient tant, et elle, s'enfermant dans la pièce adjacente avec la clé nécessaire pour emporter la précieuse "boîte à chimères". Ce n'est pas tant la situation qui prime que le fait de nous montrer simultanément deux actions, dont l'une se connecte visuellement avec l'autre de façon occasionnelle. La fragile connexion tremble et vacille, avant de se rompre définitivement pour laisser place au titre du film. Autrement dit, plus qu'une oeuvre sur l'addiction, phénomène qui concerne chacun de nous d'une façon ou d'une autre, Requiem for a Dream pourrait symboliser la détresse à l'état total, l'agonie inéluctable de toute communication entre les êtres.


Pierre-Louis Coudercy

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